Cette semaine devait ouvrir au Musée d’Orsay ce qui semblait être une sublime exposition sur le peintre James Tissot.

L’artiste nantais né en 1836 fait l’objet d’une rétrospective exceptionnelle depuis celle présentée au Petit Palais en 1985. Il est notamment connu pour ses portraits mondains et ses illustrations de la vie quotidienne des aristocrates. Après avoir commencé sa carrière à Paris, la guerre de 1870 le force à s’installer à Londres où il restera 11 ans jusqu’à la mort de sa compagne Kathleen Newton.

Dans les années 1860, Tissot expose aux salons et travaille aussi sur des caricatures pour Vanity Fair. Dans le Portrait de la famille de Miramon en 1865 il présente un portrait familial à l’extérieur à la manière anglaise, style qu’il reproduira pour le portrait de l’impératrice Eugénie et du prince impérial peint en 1874 dans le parc de Camden Place (tableau conservé au Palais de Compiègne).

Portrait de la famille de Miramon – 1865 – Musée d’Orsay

Ce qui frappe particulièrement dans le style de Tissot, c’est l’attention particulière qu’il porte aux tissus et le réalisme des tenues. En effet, Jacques-Joseph de son vrai nom était fils de marchand de draps et de modiste. A l’Ecole des Beaux-Arts il fréquente l’atelier d’Hippolyte Flandrin, ancien élève d’Ingres, d’où lui viendra un goût pour la peinture historiciste.

Le cercle de la rue Royale – 1868

Dans le Cercle de la Rue Royale,Tissot représente les membres de ce club de gentlemen sur le modèle anglais. On y voit notamment Charles Haas (à l’extrême droite) qui servira de modèle à Marcel Proust pour le personnage de Swann. La tradition de la peinture anglaise est d’ailleurs très importante dans cette oeuvre où Tissot suit le modèle des conversation pieces. Le ciel visible à l’extrémité gauche est également le témoin de l’influence impressionniste dont Tissot était proche, notamment de Degas. Il partage notamment avec eux une forte attirance pour l’art japonais.

La fin de sa carrière est marquée à partir de 1888 par une “révélation mystique“. En étudiant une toile dans l’église Saint-Sulpice, il décide de consacrer le reste de sa vie à illustrer la Bible et entreprend pour cela de longs voyages notamment en Palestine.

L’Arche d’alliance traversant le Jourdain -vers 1896 – Musée juif de New-York

La famille de James Tissot, très catholique, lui a donné une éducation très religieuse et ces thèmes ont très tôt fait partie de ses sujets d’intérêt comme dans le cycle sur la Parabole de l’enfant prodigue visible au Petit Palais. Ce cycle reçut des critiques mitigées de la part du public français mais fut davantage apprécié par le public anglais.

Le départ de l’enfant prodigue – 1862/1863 – Petit Palais ©    

James Tissot est mort dans le château de sa famille dans le Doubs en 1902.

La chaîne Arte diffusera très prochainement un documentaire sur l’exposition!

Un commentaire

  1. Quelle tristesse de ne pas encore pouvoir aller à cette expo ! Espérons qu’elle œuvre une fois que tout sera terminé. Merci pour ce petit article, première mise en bouche!,Le documentaire arte est déjà disponible, je vais le regarder cette semaine : https://www.arte.tv/fr/videos/090612-000-A/james-tissot-l-etoffe-d-un-peintre/

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *